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samedi, mai 18 2013

Atroce quiche, tu vires, ose ! .... euh !... acrostiche virtuose...

Avec les lettres d’un mot,
Crée un poème toujours plus sot,
Rassemble tes idées sur une feuille,
Oublie tes soucis pour regarder les écureuils.
Sors donc de ton maudit cercueil,
Tu découvriras les choses d’un nouvel œil,
Imagine un jeu infini composé de poésie.
C’est ainsi que tu trouveras l’OuLiPo !
Habilement, ton niveau égalera celui de Poe,
Et ainsi ton talent se sera exprimé à Paris.

Maxime Vanhee, 2nde3.

Un petit tour dans 'La Comédie Humaine'....

Patriarche logeant à la pension Vauquer,
Eugène de Rastignac l’a d’ailleurs côtoyé,
Ruiné, puis renié par ses deux filles,
Est contraint finalement de porter des guenilles

Grand pionnier de la Comédie Humaine,
Oublié puis enterré sans que personne n’ait de peine,
Rastignac fut le seul à en être attristé,
Ils étaient tous très occupés...
Or, son entourage le sait désormais :
Trompe-la-mort est un dangereux évadé.


Sarah Ferbus et Margot Bonaveanture, 2nde 1.

 

Un peu d'Odyssée...






Un jour, quand il partit sur la mer 
Laissant son fils et sa femme, il 
Y vécut un terrible enfer : 
Serpents de mer et mangeurs d'âmes. 
Sa volonté l'aida à retrouver sa terre 
Et ainsi put mettre fin au terrible drame.

Déborah Suillaud, Laurent Jacquemont, Maxime Vanhée, 2nde3.

Trouvez le personnage...


Voilà le petit Walter Rawley
Eveillé au milieu de la nuit
Respirant l'air pollué de Saint-Louis
Tout tremblant et à l'affût d'un petit bruit 
Ignorant toutes les lois qu'il peut y avoir 
Guettant le moindre bruit et longeant le trottoir 
Oubliant sa famille et ses amis, il part.

Pauline Charton, Marrion Villain, Sarah Laraaj et Marion François, 2nde1.

M. Vertigo !

Acrostiche, une définition

Dans le CNRTL...
Et un site joliment achalandé.

mercredi, mai 15 2013

Vous avez dit 'acrostiches' ?

Sous la houlette éclairée de mademoiselle Alicia Torchy, stagiaire en master 2 de lettres modernes dans les classes de M. Loeillet, les élèves de 2des 1 et 3 ont composé des acrostiches littéraires, que vous découvrirez bientôt.

Qu'est-ce qu'un acrostiche ?

- Une variété de fausse barbe ?

- Mais non !

- Un acro du pastis...che ? un alcoolo, quoi ?

- Ce serait plutôt toi qui serais une quiche... Attends un peu, et tu sauras.

dimanche, juillet 8 2012

Petite macédoine romanesque

Apogée , affable , espoir , kiwi , cucurbitacée , aménité , caillebotis , efflorescence , félicité , nostalgie, gratiner , palmipède , réussite , assembler .

Tels étaient les quatorze mots que devaient employer les élèves de 1ère L dans une histoire de leur cru. Voici celle de Camille P.

Il y avait en France, dans le château de M. le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune cucurbitacée à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le jugement assez droit, et avait pour habitude de faire du zèle, ce qui pouvait expliquer tant de réussites. C'est, je crois, pour cette raison qu'on le nommait Félicité.

Félicité était à l'Étude, quand le Proviseur entra, suivi d'un nouveau kiwi. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail. Ce fut le coup de foudre et bien que ce jeune kiwi soit un palmipède, Félicité pria pour le revoir et plaça beaucoup d'espoir dans cette nouvelle rencontre.

Avant leur rendez-vous, le cucurbitacée avait assemblé plusieurs caillebotis en forme de cœur pour les lui offrir.

Ils se retrouvèrent rue Notre-Dame-De-Lorette. Des femmes avaient levé la tête vers eux, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d'un chapeau toujours poussiéreux et vêtue toujours d'une robe de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris. Les deux se sentaient comme sur un petit nuage rose chaud qui sentait le sucre à la cannelle. Il y avait de l'amour dans l'air. Cette efflorescence était à son apogée.

Mais cette histoire tourna vite en eau de boudin et se montra bien plus gratinée que prévu.

Lors d'une balade en fiacre, le kiwi son montra bien moins affable que prétendu précédemment. Malgré toute l'aménité dont faisait preuve Félicité, il n'arrivait pas à le conquérir.

Félicité se rendit vite compte qu'une histoire d'amour entre une peau lisse et un poilu était impossible.

A l'heure où je vous conte ceci, je n'ai encore trouvé aucun remède pour soigner la nostalgie de Félicité.

 

Et celle de Monika C.

            Alors que le soleil était à son apogée, Félicité mangeait un kiwi assise sur un banc avec en guise de paysage, de très belles roses en efflorescences. C'est alors qu’elle remarqua qu'un palmipède marchait sur le caillebotis assemblé à côté des roses, il se dirigeait vers elle, et quand il fut plus près, elle sut qu'il s'agissait de l'affable canard cuisinier de la ville. Il avait sur la tête une grande toque qui devait mesurer environ un mètre, sur son ventre, il y avait un tablier blanc taché, et sur son dos, il transportait ce qui ressemblait à un gratin. Quand il arriva à ses pieds, il la salua vivement, la jeune fille lui répondit et, curieuse, lui demanda ce qu'il avait sur son dos. Il sourit de son large bec jaune et lui dit qu'il avait voulu faire une expérience, il avait donc mis tout son talent et son zèle pour gratiner des cucurbitacées, et c'était selon lui une de ses plus grandes réussites ! Il lui expliqua ensuite qu'il voulait faire goûter son gratin à Monsieur le Maire tellement il en était fier. Félicité lui proposa alors de l'aider à transporter son gratin qui avait l'air lourd pour son petit corps. Il accepta en la remerciant et lui disant quelle était remplie d'une aménité comme il n'en avait jamais vu.

 

Une nouvelle de Lucyle B.

L'heure était arrivée, ils venaient de franchir l'entrée de la ville, ils seraient là d'un moment à l'autre, prêts à nous attaquer. Ma famille et moi, nous étions rassemblés sur la place ; ne sachant que faire d'autre, nous aurions pu quitter la ville, mais ils l'avaient déjà entourée. Notre père se tourna vers ma sœur et moi, et c'est à cet instant que je compris qu'ils étaient là, ils devaient être une centaine armés de leur bisarmi. Ils attendaient quelque chose, mais quoi ? Je pris la main de ma sœur et la serrai contre moi. J'entendis leurs cris, « gloutepis !», qu'ils crièrent tous en chœur et ils commencèrent à charger sur nous. Je n’eus pas le temps de dire ouf, que je reçus une fleur en plein dans le front. Le monde s’assombrit, et je basculai dans le néant.

Syllabes en cadavres exquis

Petit exercice d'écriture

Rappel, définition, in CNRTL :

HIST., LITT. Jeu du « cadavre exquis » et p. ell. « cadavre exquis ». Jeu collectif pratiqué notamment par les surréalistes, qui consiste à composer des phrases au hasard, chaque participant donnant un seul élément de phrase (sujet, verbe, compléments, etc.) sans connaître les autres. (La première phrase supposée obtenue par ce procédé est le cadavre exquis boira le vin nouveau)

Tous les quatre joueurs : Chaque joueur note une syllabe, puis plie le papier. le quatrième lit le mot ainsi obtenu, et en donne une définition de son cru.

Nous avons joué à cela, un jour, en "accompagnement personnalisé", avec les 2de 3 de Sylvain Loeillet.

Les textes suivent.

Sur la même oeuvre, une nouvelle de Marie H., aujourd'hui bachelière

 Personne n’est parfait, on a tous un défaut, une manière d’être qui nous différencie les uns des autres et nous plonge dans l’erreur. L’erreur est humaine mais comme l’a dit Coluche, l’ « horreur est humaine ».

             Un être, informe, laid, maladroit, ne savait s’y prendre avec les femmes et pour tout vous dire, les effrayait.

Comme tout homme, la vue d’une belle et élégante représentante de la gent féminine l’hypnotisait et elle devenait ainsi l’objet de ses désirs. C’est pourquoi il la suivait dans les angles des rues ne sachant comment l’aborder. Dés qu’il s’approchait de la belle, elle fuyait en voyant son infâme visage. Le pauvre souffrait de ce mal mais il avait soif de ces femmes, pourtant inaccessibles. Il la retrouvait alors, la piégeait, lui disait des mots doux. La femme hurlant, essayait de fuir, en vain, l’être informe la tenait fermement par les poignets, l’empêchant ainsi de partir. De toute sa maladresse, l’être ne se rendait pas compte de sa force et les lui brisait. Il s’en voulait alors terriblement et elle criait de douleur, pour la faire taire, il mettait sa main sur son visage. La jeune femme étouffait, il avait bientôt entre les mains un corps mou, inanimé, que la vie avait quitté. Effaré, l’homme ne savait que faire, il allait déposer la dépouille près d’une route. Chaque soir la même histoire se répétait, encore et encore. L’être maladroit remarqua que le paysage de son « cimetière improvisé » devenait de plus en plus macabre, la végétation devenant rare et le ciel perdant peu à peu son bleu. Plus l’être commettait de meurtres plus une force mystérieuse l’empêchait de quitter le lieu où s’accumulaient ses victimes. Au bout du cinquantième crime, l’infâme ne put repartir, il se figea sur place, devenant peu à peu pierre.

            Il demeura ainsi pour l’éternité car le mal qu’il avait fait ne pouvait s’effacer. La souffrance qu’il avait fait endurer aux familles en leur enlevant un être aimé ne peut en aucun cas être pardonnée. De ce châtiment, l’être subit humiliation et souffrance. Afin d’éviter le recommencement de tels péchés, l’endroit restera sacré. De génération en génération l’on divulguera l’histoire aux petits garçons, de façon à leur  apprendre que même si votre physique est disgracieux, il y aura toujours quelqu’un pour vous aimer comme vous êtes, si vous lui adressez le respect mérité et que jamais vous ne la brusquez.

Marie Heysen, TL, (2010)

Retour à Bettencourt

1/ Description de l’œuvre :


Il s’agit d’une œuvre composée de plusieurs matériaux naturels, des galets, des coquilles d’œuf ainsi que des pommes de pin. Le décor situé à l’arrière-plan est peint. En premier plan de l’œuvre on distingue la tête d’un homme ainsi que ses épaules, qui se dévoilent derrière une falaise rocheuse, ce qui nous laisse supposer que l’homme est un géant. On ne voit pas son corps, on peut imaginer que la falaise le constitue. Les yeux de l’homme paraissent vides, on peut cependant y déceler de la tristesse. Le menton de l’homme repose sur la falaise, mais entre ces deux éléments, on peut apercevoir une charogne, qui se révèle être le corps d’une femme. Le corps de la femme est inanimé, mou, il pend dans le vide, ce qui donne l’impression que c’est la pression du menton de l’homme sur la tête de la femme qui le retient de tomber. Les orbites de la femme sont vides, elle n’a donc pas de regard. L’œuvre choisie a pour décor une atmosphère macabre et inquiétante, le dernier élément cité le prouvant, mais également le fond en peinture. En effet, le paysage en arrière plan représente un coucher de soleil donc des couleurs chaudes, telles que le rouge, l’orange et le violet sont utilisées. Ces couleurs rappellent celles associées aux représentations de l’enfer. Dans le ciel, on distingue une lune brisée. On peut observer, en bas, entre la falaise-homme et une seconde falaise, ce qui semble être une route. Sur l’autre falaise se trouve un arbre mort. L’œuvre choisie est donc sinistre, lugubre, mêlant tristesse et mort.
http://www.espaceberggruen.com/

lundi, juin 20 2011

Variations sur Brancusi - Le Baiser

Un poème pour les amoureux

Si un ne suffit pas, fais-en deux.

Un baiser pour l’amitié

Sur les deux joues pour en rajouter.

Un baiser pour se féliciter,

Un vrai symbole de fierté.

Un baiser sur tes lèvres douces,

Tu n’en auras pas besoin de douze.

Car le baiser le plus important

Est celui qui viendra à temps.

Cyrielle Monel - 1ère L

samedi, juin 18 2011

Portée par un tableau

On y voit la terre et la mer
Toutes les forces de l’univers,
Noyées dans l’intensité blanche.
La force, la clarté, l’apaisement.
Le tourbillon enivrant, apaisant,
Le repos des sens.

Le rythme calme de la vague,
Et pourtant l’inlassable voyage
Du regard. Les notes de musique
Sur un piano rond et blanc, Mozart
Et son concerto. Adagio.

On y trouve le ciel, l’émeraude,
L’ambre, les yeux de maman,
Le cadran angoissant, troublant du temps,
L’explosion du bonheur.
On s’enivre, on oublie le monde
Un instant. Aspiré par le
Tourbillon de la vie. Kandinsky.

Marion Dépret - 1ère L

lundi, mai 30 2011

Le Fantôme d’une Vie, une nouvelle de Raoul Tchoï

... sur une phrase de Dino Buzzatti

"Couché dans son lit, Adolfo Le Ritto, peintre décorateur de cinquante-deux ans, entendit la clef tourner dans la serrure de la porte"...
                           Variation d'après Rembrandt

Croyant à un cambriolage, il saisit le chandelier le plus proche et se posta derrière l'angle de la porte. L'intrus avançait tout doucement de peur d'être entendu. Donnant brusquement un coup dans la porte et brandissant le chandelier à deux mains afin d'assommer le voleur, Adolfo resta figé, glacé d'effroi lorsqu'il découvrit qui avait pénétré dans sa chambre : une vieille femme, la peau blanche comme la lune avait tourné son visage de son côté, elle souriait. Le vieillard laissa tomber son arme et soupira: "Natalia... Comment est-ce possible?" Il essaya vainement de maîtriser le tremblement convulsif de ses membres. Il s'écroula sur le plancher froid et poussiéreux.

Adolfo le Ritto était surnommé le "peintre-fantôme" car il travaillait beaucoup pour oublier le chagrin que lui avait causé le décès de sa femme Natalia, morte noyée sous le pont de la Careza, situé juste sous son balcon. Personne ne l'avait jamais vu faire une pause pendant le travail : il finissait tout ouvrage entrepris. Ce soir là le fantôme de Natalia était venu lui rendre visite. Cette visite avait achevé le vieil Adolfo qui tomba sans connaissance à côté de son lit.
Le lendemain, aucune commande ne pressait: il prit donc le temps d'admirer les reflets du soleil levant sur les eaux du fleuve depuis son balcon. Il était tourmenté par la vision nocturne qu'il avait eue. Suis-je devenu fou? se demandait-il. Il travailla peu ce jour-là.
Le lendemain, la concierge ayant reçu une commande importante destinée à Le Ritto, elle se rendit elle-même à la chambre du peintre-décorateur. Elle frappa à la porte, personne ne répondit. Elle introduisit la clé dans la serrure. la porte tournant sur ses gonds produisit un grincement plaintif. De la chambre se dégageait une atmosphère de mélancolie et, détail choquant, tout avait été fraîchement repeint en noir, des murs aux meubles. Tout, à part une photo par terre, celle de Natalia. La fenêtre étant ouverte, la concierge fut épouvantée et une recherche débuta. Pendant plusieurs jours, la police ratissa tous les recoins de la ville, quartier après quartier; le vieux peintre restait introuvable. L'hypothèse d'une noyade ayant été formulée, la police prit des barques pour sonder le fleuve.
Plusieurs semaines passèrent, les policiers avaient sondé le fleuve sur une grande distance sans résultats. Ils s'apprêtaient à effectuer un dernier sondage dans les alentours du pont de la Careza.
Les inspecteurs restèrent glacés lorsqu'ils découvrirent le corps du vieil Adolfo suspendu sous la rambarde inférieure du pont. Il s'était pendu avec son écharpe. Le regard vide du vieillard scrutait la surface de l'eau, cette eau d'où il pensait voir ressurgir le visage de sa bien-aimée tant regrettée.

Raoul TCHOÏ 2nde1, d’après Dino BUZZATI

mercredi, février 16 2011

La Grande femelle volante, suivie de ''Sommeil Paradoxal''

Pierre Bettencourt, La grande femelle volante (1967) 


La Grande femelle volante de Pierre Bettencourt semble traiter, comme la plupart de ses œuvres, de « l’obsession » qu’a l’artiste pour les femmes. Sur un fond très sombre, on distingue une grande femme ailée, qui n’est pas sans rappeler les stryges, démons mi-femmes mi-oiseaux, qui selon les croyances suçaient le sang des nouveau-nés ou les empoisonnaient avec leur lait et mangeaient les cadavres. La « femelle » du tableau a plutôt une tête de dragon et semble porter un enfant, elle a un ventre arrondi, qui est, comme les seins et les fesses, « écorché ». Elle a les yeux injectés de sang, des cornes, une énorme mâchoire et de grandes ailes noires qui renforcent son aspect démoniaque, voire diabolique. Elle tient entre ses dents la tête d’un homme dont le corps pendant, atone, évoque un cadavre. On a l’impression de voir un prédateur ramenant sa proie dans son nid. Sous ces deux personnages, on distingue des trous noirs ressemblant à des puits, remplis d’eau. Le sol est recouvert à première vue d’une sorte d’herbe sèche, qui semble se révéler être des tas d’ossements. Ce décor suggère que d’autres créatures similaires y résident, il ressemble à une ruche et il donne l’impression que la créature va laisser tomber le cadavre dans un des trous et qu’elle pourra en disposer quand et comme il lui plaira. Le fond noir et bleu semble être le ciel mais peut faire penser à de l’eau, très sombre. La domination de la femme est ici évidente, et dans la même optique que dans la fable « Les Ballons » de Bettencourt, elle vole et est donc au-dessus des hommes.
Cependant l’imaginaire du tableau est beaucoup plus violent que celui présent dans « Les Ballons », les femmes ne se contentent pas d’être libres mais vident les hommes de leur énergie, comme s’ils n’étaient rien d’autre que les proies des femmes, contre lesquelles ils ne peuvent rien. Elles n’appartiennent donc plus au domaine du rêve mais à celui du cauchemar, elles sont mystérieuses et dangereuses, cruelles et sans pitié.

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samedi, novembre 27 2010

Mélancolie

Il avait toujours besoin d’être entouré de ces souvenirs matériels qui lui rappelaient la joie de notre mère et la sagesse de notre père. Des photos qui lui prouvaient qu’il a toujours eu leur attention. Contrairement à lui, je ne suis pas une *gnapourère. Ce vieux cadeau de Noël, cet album-photo trop plein de nostalgie, je n’en ai pas besoin. Je n’en veux même pas.

            Alors, pour remonter le temps, je reste là, assise sur le banc. Vingt heures. Regardant l’immensité de la mer, la tête vidée des nouvelles histoires, des nouveaux ragots sans importance. La mer offre un spectacle infini, avec pour seule musique le bruit des vagues et les voix lointaines des derniers *alriteurs de la journée. Mais mon esprit s’en est détaché. Et mes souvenirs reviennent seuls.


Charlène Ducrocq - 1ère L

Petits délires lexicaux

Inventés par les 1ère L, en plein délire créatif, sous la conduite d'Odile Glinel, qui animait ce jour-là un atelier d'écriture. Les mots ci-dessous sont des "cadavres exquis" de syllabes.

Alriter : vb. Action des alriteurs tirant des cordes installées aux extrémités des bateaux pour les ranger sur le port.

Belpougar : n.m. Technique de peinture consistant à peindre des poubelles dans une gare.

Cubacha : n. équipe de rugby de Cuba.

Frouriba : n.f. Variété de fruits d’Amérique latine.

Gnapourer : n.m. Personne attachée à ses souvenirs heureux d’enfance et ayant constamment besoin d’être entourée d’objets (peluches, vieilles fournitures) ou de photographies se rapportant à cette période.

Jomanu : n.m. Joie intense éprouvée par les gens portant le nom de Manu.

Kalegna : adj. Personne rousse qui passe son temps à sourire.

Kouchbu : n.m. Alcool russe à base de jus de couches de bébés recyclables distillé.

Lariba : n.m. Cri de ralliement.

Magéza : n.m. Volcan de 6000 mètres de Magèze en Magézie.

Mazougné : n.m. Capacité à prendre tout et n’importe quoi en photo pour ensuite exposer sa vie sur un album et être nostalgique.

Mérini : n.f. Instrument de musique semblable à la flûte.

Mésouro : n.m. équivalent d’un plat chinois, le nem, mais celui-ci est plus garni en viande et plus épicé.

Meuhjuda : n.m. Danse d’Europe centrale. Se danse par couple devant les vaches en train de vêler et permet d’accélérer le travail en cours.

Mikatr : adj. Mot d’origine tchèque. Qualité qui consiste à être souvent à mi-chemin entre deux choix ; voire quatre. L’exagération de cette qualité aboutit au doute intégral.

Mucheum : n.m. Personne originaire du Muccia et aimant profondément l’Histoire.

Niluprout : n.m. Technique d’esquisse abstraite, utilisant plusieurs matériaux naturels. Technique souvent utilisée par les personnes enrhumées.

Paziba : n.m. Petit panier servant à faire la quête dans les églises à l’extrême Nord de la Russie. Du russe « Spassiba » (signifiant merci) prononcé sur un ton enrhumé, car les habitants de ces contrés très froides, à l’instar de Corentin, sont constamment enrhumées et fréquentent abondamment les églises pour se réchauffer. Pour assurer les frais de chauffage on faisait tourner ces petits paniers.

Onpépa : n.m. Technique servant à retirer les pépins des fruits avec les ongles.

Ouadolou : n.m. Personne qui encourage ses amis en permanence et qui est toujours à leur écoute.

Ouberji : n.f. Style vestimentaire très reconnu en Afrique, notamment utilisé par les femmes. Consiste à porter essentiellement des vêtements non-assortis.

Porofleur : n.m. Goût d’élaborer des bouquets de fleurs des champs dans des vases à longue tige et à col bulbeux en forme de P en salopette rouge. Mot valise : P – oro(sco) – fleur (apocope de nom patronymique).

Zoupogna : n.f. Technique utilisée pour parler de manière franche et débile, destinée à faire rire.

Zubamé : n.m. Personne sympathique qui n’aime pas les maths.

mardi, janvier 29 2008

Une nouvelle de Steve Paris - L’Origine

« Mais que l'homme s'examine, s'analyse et s'approfondisse, il reconnaîtra bientôt la noblesse de son être, il sentira l'existence de son âme, il cessera de s'avilir, et verra d'un coup d'oeil la distance infinie que l'Etre suprême a mise entre les bêtes et lui.»
Buffon, « Discours sur la nature des animaux »

Les doubles portes s’ouvraient violemment et allaient s’éclater contre les murs. Deux femmes, l’une jeune et l’autre la mine sévère, poussaient un lit et enfonçaient les points de passages tels des chevaliers prenant d’assaut une forteresse. Le lit filait à une vitesse impressionnante poussé par la première et guidé par la seconde. Les couloirs étaient déserts, il n’y avait aucun patient, aucun médecin ou infirmier, pas même un membre du personnel d’entretien. Tandis que les murs défilaient et reflétaient la lumière de leur blanc immaculé, une femme se tenant le ventre, hurlait et se tortillait dans une robe tout aussi blanche mais où s’étendait progressivement une tâche sombre et écarlate au niveau de l’entrejambe. Talons qui claquent, bruit sourd du métal contre les battants, roues qui grincent, mécanisme mal huilé, telle fut la mélodie qui accompagna ce funeste voyage. Soudain une dernière porte s’ouvrit et le cortège arriva dans une salle moins claire cette fois mais tout aussi froide. La pièce était entourée d’un bureau unique, qui longeait les murs d’un bout à l’autre, et couvert de toute sorte de fioles, béchers, éprouvettes, et flacons divers. Au centre se trouvait une table d’opération, deux hommes l’entouraient et tout à côté d’eux un chariot où étaient minutieusement disposés des instruments chromés. Surplombant cette scène, quatre spots en cercle crachaient une lumière vive. Du fond de la pièce une porte s’ouvrit et un homme en blouse fit son apparition. Les deux femmes allèrent mettre le lit tout à côté de la table et la plus vieille se dirigea ensuite vers le troisième homme.
_Docteur, nous sommes prêts.

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